<< OMG
La cave se rebiffe >>

Le 15/07/2009, 00h34

Comme dans une BD


Les dessinateurs de BD ont chacun une façon propre de dessiner les visages. Quand les traits semblent exagérés, on les imagine dans un rôle de caricaturistes, forçant le trait pour assoir une ambiance, faire passer une émotion ou un message. Et puis un jour, on croise quelqu'un qui ressemble au détail près à un de ces visages. On comprend alors que le trait n'était pas forcé mais qu'on ne connaissait juste personne ayant ce visage là. Ainsi, il m'est déjà arrivé de rencontrer une fille de Manara, une de Maester, de croiser un bonhomme de Goossens* (et je n'aurais pas parié un kopeck dessus). Et récemment, et ça m'est apparu comme une évidence au premier regard, j'ai trouvé ma fille de Loisel...





Distance sociale
Ce soir, sur Arte, passait "Un monde sans pitié", d'Eric Rochant. Je l'ai regardé. Je l'aime bien et il me rappelle une petite histoire.

Scène 1
1989, Toulouse. Le film est sorti depuis peu. Nous sommes quelques amis à nous promener dans la rue, un soir. L'un nous lance : "Vous avez vu ce film ? Et bien, je connais la fille qui a inspiré à Rochant son héroïne". Ou, plus précisément, c'est sa soeur qui en est une copine. Et de nous raconter qu'à sa connaissance, le film prendrait l'histoire originale un peu à l'envers puisque ce serait elle et non le héros qui aurait le plus morflé. Marrant.

Dont acte.


Scène 2
1990, banlieue sud de Paris. Le thésard qui partage mon bureau raccroche le téléphone.
"C'était qui ?" je lui demande.
"Pas la peine, tu ne la connais pas.
-Dis toujours..."
Il sourit. Il tient son effet :
"Tu as vu 'Un monde sans pitié' ?
-Oui.
-Eh bien, c'est la fille qui a inspiré le personnage de l'histoire.
-Ah non ! On m'a déjà fait le coup."
Je lui raconte la scène 1. Il me confirme cependant qu'il est un très bon ami de cette fille mais reste discret quand je lui demande confirmation de cette inversion de scénario.

Poilant.

Sans pitié ou pas, le monde est décidément petit.


Epilogue
Quelques mois après, chez l'ami de la scène 1. Il s'est fait engueuler par sa soeur qui s'était faite engueuler par sa copine : "Alors, tu racontes à tout le monde que je me fais larguer par mes mecs ?"

Petit, peut-être, mais vraiment sans pitié... :)




* : cliquez là pour quelques images, si vous ne connaissez pas Daniel Goossens. Personnellement, je lui dois quelques uns de mes fous rires de lecteur de 'Fluide Glacial'.


- Mots clés : Photo, Référence, Blabla, Souvenir, Arte -
bien vu :)
le 15/07/2009 à 8:26
En effet il y a des visages qui expriment bien plus que d'autres... où les traits de caractère sont gravés sur le visage.
le 15/07/2009 à 9:28
ah là, tout à fait !
Biz
le 15/07/2009 à 13:09
max, Freef > comme un évidence, vous dis-je... :)

Riri > plus j'avance en âge et plus j'aime ces visages dont tu parles. Mais c'est encore autre chose que ce que j'évoque ici.
le 15/07/2009 à 15:01
*une elfe*
le 16/07/2009 à 0:44
Lunaba > il y a de ça, j'avoue.
le 16/07/2009 à 14:31
Évidemment, je ne connais pas cette femme, mais il est vrai qu'on a déjà l'impression d'avoir croisé son visage quelque part. Il y a en effet quelque chose d'un peu lunaire et sympathique à la fois dans son profil et les boucles de ses cheveux.
En réalité, je pense que c'est le phénomène inverse qui se produit : les personnages dessinés sont inspirés par des personnes croisées ici ou là et qui ont frappé l'imagination peut-être même sans qu'on s'en aperçoive. Sous le crayon naissent alors des figures qui en sont soit la copie plus ou moins proche, soit la synthèse.
Par ailleurs, je constate non sans déplaisir que nous avons des références communes en matière de lectures bédéphiliques.
le 16/07/2009 à 14:55
Thierry > je suis d'accord. Tu te places là du point de vue du dessinateur, qui s'imprègne de son environnement. Je me plaçais du côté du lecteur qui a les visages dessinés comme référentiel et est (parfois) surpris quand il rencontre (ce qui aurait pu être) un élément d'inspiration pour le dessinateur, mais nouveau pour lui.

(Serions-nous de la même génération pour avoir ces références en commun ? Je me souviens d'une pub, il y a quelques temps, qui parcourait le temps des années 60 à nos jours. Je me suis rarement senti autant stéréotypé qu'en la voyant. On est vraiment les enfants de son époque...)
le 16/07/2009 à 15:28
J'ai appris à aimer la bande dessinée grâce à certains personnages féminins : ceux de Manara pour commencer, Loisel ensuite et puis Bilal...
Ce portrait me trouble, il me parle, c'est une bien jolie rencontre :)
le 17/07/2009 à 0:43
anouschka > :) heureux que cette rencontre t'ait plu à toi aussi.
le 17/07/2009 à 1:39
Il n'est pas très difficile de connaître les auteurs auxquels tu fais référence (ce ne sont pas les moindres !), car on les trouve facilement en librairie.
Quant à savoir si nous sommes de la même génération... Un indice ?
le 17/07/2009 à 8:27
Thierry > indice : je ne me souviens pas avoir vu Armstrong marchant sur la lune, mais peut-être nous en a-t-on parlé en maternelle, à la rentrée suivante :)
le 17/07/2009 à 10:13
Voilà qui ne me rajeunit guère. Pas trop vieux tout de même le costard, malgré les ans, puisque je mis le neuf sans que ça sente d'eux.
Mmouais...
le 17/07/2009 à 13:38
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