<< Émaux tifs
Mais ça, c'était avant... >>

Le 13/12/2012, 00h30

Le magicien



Ce magicien-ci, c'est Thierry Coquelet et sa baguette est généralement un stylo à bille avec lequel il est réellement capable de nous émerveiller.

Je l'ai revu au festival de BD d'Angers où j'étais allé faire dédicacer mes exemplaires de Wanted! (vous ai-je déjà dit tout le bien que je pensais de cet ouvrage ? :)) par les auteurs présents : Thierry (donc), Maëster et Achdé. Outre les dédicaces, le voyage avait évidemment pour but de les rencontrer dans la vraie vie, autour de la table de dédicace et ailleurs, si possible.

En passant, l'autre intérêt de ce livre réside dans son mode d'édition et de diffusion : une petite maison d'édition créée par Maëster quasiment pour l'occasion et une vente uniquement sur Internet (ou dans des festivals) afin de réduire les frais "annexes" et mieux rémunérer les auteurs. Pas bête...


Voici une version moins graphique de l'image.



J'aime bien les deux. Et vous, une préférence ?




De la communication homme-femme
Hier, j'ai entamé une discussion sur Twitter mais les messages de 140 caractères ne sont pas ce qu'on fait de mieux pour développer des arguments. Alors je la poursuis ici, et avec vous.

Au départ étaient des messages de @Mar_Lard sur le thème du viol et le sujet particulier de la fille qui dit non au mec mais en pensant oui, en espérant qu'il insiste. Extrait :


@Mar_Lard : On éduque les filles à penser que c'est mignon/sexy, "un peu de résistance". NON. Les mecs, un non c'est TOUJOURS un non;

@Mar_Lard : les filles, ne jouez JAMAIS au jeu du "faux non mignon". C'est pas mignon et c'est GRAVE. Ca perpétue la culture du viol.


J'ai parlé de la nécessité de "décoder" les propos dans les rapports homme-femme et ça a provoqué quelques contestations. Je m'en explique donc.

Tous ceux qui ont plus de 2 mois d'ancienneté sur le net ont déjà vu passer un message décodant les propos des femmes et des hommes sur le mode "ce qu'elles(ils) ont dit"/"ce qu'elles(ils) pensaient". Ce genre de traducteur se retrouve également, plus ou moins à l'identique, dans tous les livres à la mode Mars vs. Vénus traitant des différences entre hommes et femmes.

Si ce message nous fait systématiquement sourire, c'est que chacun a déjà été confronté aux cas qui y sont listés. Personnellement, si je devais prendre au pied de la lettre tout ce que dit ma moitié, j'aurais dû me pendre ou nous aurions dû divorcer déjà un certain nombre de fois. Comme il se trouve que c'est ce que je fais quand même la plupart du temps, c'est un miracle que je puisse encore écrire ces mots aujourd'hui.

Qu'en est-il en particulier de ce moment où la fille dit non à un mec qui lui propose la botte ? L'imaginaire collectif, au travers de la littérature ou du cinéma, est rempli de ces situations ou "elle dit non, mais en fait elle se laisse faire quand il insiste (et en est bien contente)". Est-ce pour illustrer les difficultés de communication évoquées plus haut ? Pour mettre en valeur le héros irrésistible ? A ces deux possibilités vient s'ajouter le comportement de la fille honnête : il ne faut pas céder à la première avance pour ne pas passer pour une fille facile. Mais bon, elle en a envie aussi, donc...

Moyennant ça (je ne sais pas si votre ressenti est le même), le comportement majoritaire de l'homme de ce même imaginaire collectif est d'insister, quitte à se manger une claque (quand il s'arrête à la claque). Et ceux qui auraient le malheur de ne pas avoir cherché à passer outre le premier refus sont qualifiés d'imbéciles ("tu ne connais rien aux femmes"...).

Je précise que, personnellement, je ne suis pas du genre à insister, ce qui m'a moi aussi valu (oula! ça remonte à un bail...) de me voir reprocher de ne plus m'occuper d'une demoiselle qui m'avait signifié son refus quelques heures plus tôt.

So what ? Alors oui, les filles, arrêtez de jouer au jeu du "faux non mignon". Si votre discours se clarifie pour les hommes au moins sur ce point, peut-être que cet imaginaire collectif finira par suivre et qu'il deviendra intelligible à tous que "non, c'est non", quelque soit la manière dont on le formule (parce qu'il y a des manières qui sont, d'ores et déjà, non ambigus, hein), et sans avoir besoin de faire intervenir un quelconque décodeur. Après, ceux qui passeront outre ne seront effectivement que des violeurs.


- Mots clés : Photo retouchée, Thierry Coquelet, Blabla -
Au sujet de cette histoire de "non" qui pourrait vouloir dire autre chose, j'aimerais remettre les choses à plat, qu'on sache de quoi on parle.

- D'une part, il y a la mise en place d'une relation, qui se fait souvent en public (pas dans l'intimité, quoi), et ce jeu idiot qui veut que la femme dise "non" pour qu'on réitère l'invitation (à venir boire un verre, à danser, à sortir ensemble, etc..). C'est une situation qui m'est personnellement arrivée : une fille tout juste rencontrée, qui commence par me faire un câlin pour enchaîner "heu, ne crois pas que je veux sortir avec toi, hein". Ensuite elle se comporte comme si je l'intéressais pendant toute la soirée, et finit par faire la gueule parce que je ne réagis pas (forcément, on me dit un truc, je n'ai aucune raison de penser que c'est un mensonge).
Apparemment, ce genre de comportements est suffisamment généralisé pour que les mecs en arrivent à considérer comme normal d'insister, et à faire cette recommandation. Le problème avec une telle attitude, c'est qu'on peut se retrouver à insister face à une fille qui ne ment pas et pense vraiment "non", donc à la harceler lourdement et à lui pourrir sa soirée. Et ça, c'est mal©.

- D'autre part, la question bien plus dangereuse des relations sexuelles, parce que ça se passe souvent sans témoins, et qu'il y a un réel risque de commettre un viol en cas de malentendu.
Ok, ça peut être très amusant de jouer à refuser, mais ça suppose, soit une réelle complicité qui écarte le moindre doute (donc, une relation établie depuis un certain temps), soit l'entente préalable sur un "safeword" pour signifier un réel refus. Là encore, on trouve des irresponsables pour recommander d'insister et de passer outre un refus, dès le premier soir ! (si si : http://hiderefer.com/?http://www.seductionbykamal.com/comment-bien-baiser ).

Enfin, loin de moi l'idée de blâmer les femmes qui faussent le sens du mot "non" en brouillant les pistes : Dans notre culture, le fait qu'une femme dise "oui" tout de suite (ou prenne les devants) lui vaut une très mauvaise réputation. Du coup, j'ai tendance à m'expliquer ces attitudes tordues par une volonté de se protéger contre le "slut-shaming" : il faut faire mine de refuser, pour donner l'impression à l'entourage (et à l'homme, et peut-être à elle-même) que c'est l'homme qui a fini par "vaincre", donc qu'elle n'est pas responsable. Mon humble avis est qu'il faut lutter en priorité contre cette tendance à blâmer les femmes sincères ou entreprenantes, si on veut assainir les relations hommes-femmes et rétablir aux mots leur vrai signification. "Non" veut dire "non", c'est important.
Grunt
le 13/12/2012 à 18:00
Grunt › on ne dit rien de différent, et on "milite" tous les deux pour clarifier (assainir) ces relations (une fille n'a pas besoin de dire non si elle pense oui, un mec n'a pas à penser oui si une fille dit non) et l'imaginaire qui leur est associé.
le 13/12/2012 à 18:18
Du temps (lointain !) de ma folle jeunesse, j'avais une formule claire "Je ne dis jamais oui le premier soir" et le mec en faisait ce qu'il voulait : attendre le second ou laisser tomber.
Par ailleurs, j'aimais bien être "courtisée" sans pour autant avoir l'intention de dire "oui", mais j'étais toujours très claire "Tu es sympa, je t'aime bien, mais non" et s'il y avait une insistance trop lourde, je devenais très sèche et particulièrement agressive (tout est dans le regard) et mon interlocuteur comprenait parfaitement ce que je voulais dire !
Un aveu : il m'est (rarement) arrivé de changer d'avis et de finir par dire oui, parce que le gars était particulièrement drôle ou sympa.
Mère de MiC
le 13/12/2012 à 23:59
Une question : depuis mon ordinateur en France, ça fait déjà pas mal de temps que je ne pouvais pas envoyer de commentaire, maintenant que je suis en Tunisie, ça passe !
Pourquoi ?????
Mère de MiC
le 14/12/2012 à 0:00
Supers photographies de M. Coquelet. J'ai vu au passage que tu es en photo avec lui sur un reportage journalistique. Quelle notoriété!

Le non qui veut dire oui et vice versa n'est pas propre à la relation homme femme mais à toutes les relations qui ont un enjeu. Dès qu'il y a un intérêt en jeu (quelqu'il soit) on est dans le domaine de la négociation le sentiment amoureux n'y échappe pas car on y joue gros plus gros qu'on ne veut bien se l'avouer. Viennent donc se mêler de la peur de la jalousie de la fierté etc. Je ne crois pas que les hommes et les femmes soient différents sur leur comportement mais ils n'ont pas les mêmes enjeux. On est tout à fait capable de faire des non qui disent oui!
Mais bon c'est un point de vue.
le 14/12/2012 à 17:10
Mère de MIC › tu illustres parfaitement ma petite phrase entre parenthèses sur l'existence (d'ores et déjà) de manières non ambigües de dire non. Sans elle, j'avais l'impression de dire que les non des femmes étaient toujours ambigus, ce qui n'était pas du tout mon propos.
Pour ton problème de commentaire, à priori, je ne vois pas. Tu n'as jamais commenté de France ou ça n'a plus marché depuis quelques temps ?

MSEI BD › j'ai vaguement survolé un point en particulier, mais si on l'aborde sur le plan de la communication, de la négociation, il y aurait beaucoup à développer.
Cela dit, je pense que ce qui pose problème ici, ce n'est pas tant le processus de négociation que sa conséquence (abus, viol).
le 14/12/2012 à 19:03
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