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Le 27/11/2009, 00h20

Le roi de la glisse





La nostalgie n'est plus ce qu'elle était, et les hommes non plus.

Il y a quelques temps, j'ai lu "Hagakure, le livre secret des samouraïs" (oui, Le livre de chevet, et bien plus, de Forest Whitaker dans Ghost dog). On peut visiblement le trouver en entier en cliquant là (je ne sais pas si c'est très légal...)

Entre parenthèses, si ce livre est impressionnant par la recherche continuelle de l'amélioration qu'il prône, il en ressort en fin de compte qu'un bon samouraï est un être servile et suicidaire et ça, ça tue un peu l'image d'Épinal. Mais fermons la parenthèse.

Ce livre a été écrit au début des années 1700. Il y est rapporté qu'un médecin, le docteur Kyoan, trouvait qu'en cinquante ans les hommes avaient perdu leur virilité et étaient devenus semblables aux femmes. Cette constatation ne venait pas chez lui d'une observation sociale mais physiologique. Vous pouvez retrouvez facilement le texte en question dans la page citée (en recherchant "Kyoan", par exemple).

Ces mots m'ont frappé pour plusieurs raisons. Tout d'abord, quelques temps plus tôt, j'avais entendu parler des résultats d'une étude sur l'évolution du taux de testostérone chez les hommes et les femmes. Ces résultats montraient qu'en quelques dizaines d'années, au cours du 20ième siècle, ce taux avait considérablement baissé dans la population masculine et qu'en revanche, chez les femmes, il avait augmenté. La testostérone étant l'hormone mâle par excellence, les deux constatations étaient étonnamment semblables.

Était-il possible qu'il se soit passé un même phénomène dans le Japon du 17ième siècle et dans la France du 20ième ? Ne serait-ce pas plutôt le même "avant, c'était mieux", cette nostalgie qui fait que, quelque soit l'âge de la personne interrogée, elle vous dira qu'avant, les hivers étaient des hivers alors que maintenant... Et on entendait déjà ça il y a plus de 100 ans. Est-ce une lente et continuelle dégradation du climat ? Le phénomène me semble plutôt à mettre sur le compte de la différence de perception entre l'enfant et l'adulte (on peut être plus objectif adulte car on a à sa disposition plus de points de comparaison) s'accompagnant effectivement de cette nostalgie de l'enfance qui enjolive les lointains souvenirs.

Mais, pour en revenir à nos hormones, la double constatation faisait aussi écho à un malaise très ancien, chez moi : une très grande difficulté à comprendre ma place, mon rôle d'homme dans une société où les valeurs positives étaient presque toutes des valeurs traditionnellement féminines alors que les valeurs dites masculines, telles qu'aurait pu les vanter le docteur Kyoan, étaient vues comme arriérées, dangereuses ou imbéciles. J'ai su depuis, par la publications d'ouvrages sur le sujet, que je n'étais pas seul dans ce désarroi. Et ça fait un point de plus pour le camp de la perte de virilité.

Aujourd'hui, en écrivant ces lignes, je suis (à peu près) persuadé du bien fondé des constatations médicales. Pourquoi ? Le corps humain est une machine extrêmement adaptable, on s'en rend compte un peu plus chaque jour, et les productions hormonales très dépendantes de l'environnement extérieur. Que la situation soit plus apaisée, l'environnement moins agressif et le taux de cette hormone, à la fois liée au sexe et à l'agressivité, baissera en moyenne. C'est sans doute ce qui s'est passé dans le courant du 20ième siècle, en France. C'est peut-être aussi ce qui s'est passé dans la région où habitait le bon docteur. Difficile de généraliser car il me semble que le Japon vivait une période plutôt troublée, à cette époque.

De toutes façons, ça reste une moyenne. Il existe toujours de vrais hommes pour foutre régulièrement une bonne branlée à leur compagne. Et ça, ça sent la testostérone à plein nez...



- Mots clés : Photo retouchée, Blabla, Hormones, Japon -
T'aurais pas aussi lu Elisabeth Badinter, toi?
^_^*

Ce que tu racontes mériterait qu'on en cause assis à une table, avec un bon repas et quelques bons verres de vin. Ok, une bière en apéro si t'insistes.
Parce que là dans les commentaires, j'ai beaucoup de mal à mettre de l'ordre dans mes pensées...
le 27/11/2009 à 8:28
je me creuse les méninges et l'intérieur des zyeux, mais je n'arrive pas à identifier le sujet de la photo :D. On dirait une sorte de graine, un peu comme la peau blanche des marrons d'inde, maiss inon je ne vois pas ce que c'est que ces tiges :D !

Sinon, comme la trollette.
le 27/11/2009 à 8:44
Je ne suis pas étonnée par ce que tu écris...comme tu dis le corps s'adapte depuis des millénaires à ce qui l'entoure.
Au climat, à la société, à la culture, à l'histoire...mais c'est rudement bien écrit et très intéressant!
le 27/11/2009 à 10:00
je ne connaissais pas cette étude sur le taux de testostérone. c'est super intéressant !
mais j'ai besoin d'un verre de rouge et de la trolette pour me lancer dans le débat ;)
le 27/11/2009 à 11:31
très intéressante réflexion comme toujours ^^
quant à moi je préfère rester optimiste et suivre le raisonnement de Françoise Héritier sur la domination masculine. Ce qui a été idéologiquement construit au fil des millénaires peut-être de la même manière déconstruit, une fois qu'on aura compris les les mécanismes artificiels de cette construction.
A lire le Grand entretien du Monde 2 sur le Vade-mecum du mâle dominant février 2007 - n°155
le 27/11/2009 à 11:34
Bon, les filles, y aurait de quoi se faire un gueuleton beuverie avec toutes ces bonnes volontés :)

La Trollette > même pas lu. Mais je sais que c'est un manque.

Krysalia > mais c'est un surfeur sur sa planche (avec de longues oreilles poilues et des "cheveux" dans le vent) :)
Si tu veux être terre à terre, c'est effectivement un haricot (de Pau) qui a commencé à germer. Assez étrange, comme forme...

ABY > là, il s'agit bien d'adaptation "individuelle", que permet la physiologie de chacun. Ca n'est pas l'espèce qui a vu ses caractéristiques changer. L'évolution est dans les limites permises par ces mêmes caractéristiques.

lili > j'en ai entendu parler un matin à la radio, mais impossible de remettre la main dessus en préparant cet article.

Lunaba > (je n'ai pas encore lu l'article, mais) je n'arrive pas à me persuader que la situation de domination dont tu parles s'est installée par construction idéologique.
Mais ça mériterait un (ou 2) post(s) rien que pour ça...
le 27/11/2009 à 13:01
C'est marrant, ce que tu racontes. Ça me rappelle un truc que j'avais lu, qui disait que pendant la guerre, le nombre de dépressions nerveuses s'est effondré, comme si un environnement dramatique faisait que les gens vivaient avec un telle intensité, qu'ils n'étaient plus d'humeur à se lamenter sur leur nombril.
J'y crois volontiers, parce que lorsqu'on n'a ni problèmes matériels, ni problème de survie, on se trouve en face de sa propre vacuité, à se demander si on va être capable de trouver la motivation de traverser ces années d'insupportable tranquillité, et , encore pire, de leur donner un sens...
Alors une bonne guerre, quelle excuse formidable !...

Et je connais certains hommes (mais aussi des femmes !) dont je me dis souvent qu'ils seraient plus heureux et moins pénibles s'ils avaient vécu le cul sur un cheval, un sabre entre les dents, à l'époque des invasions barbares... Sans doute une excès de testostérone, alliée à un résidu de sauvagerie primitive... Que si ça se trouve, c'est la même chose, d'ailleurs.
le 27/11/2009 à 13:45
Lili > ben si on se voit ce weekend, on se prendra un verre de blanc ensemble au bar!
^_^*
le 27/11/2009 à 19:01
FreZ > ben mon gars, va falloir que tu remontes à la capitale, je vois que çà...
;o)
le 27/11/2009 à 19:02
euh, quoi, hein coup à boire où ça ?

Sujet intéressant (qui me fait un peu rire aussi) mais auquel je veux bien croire, surtout en faisant ma bonne bretonne, qui sait bien que c'est la femme qui porte la culotte à la maison (; !!!
le 27/11/2009 à 21:21
Pour débattre d'un sujet aussi intéressant et alimenté par des arguments aussi pertinents, je serais volontiers partant pour une soirée "grande tablée" avec pas mal de monde autour, et des victuailles sympatoches à grignoter dessus. Dommage, vraiment que tout ce beau monde n'habite pas au même endroit...
Certes, si l'idée que le taux de progestérone a pu diminuer chez l'homme en raison d'un environnement moins agressif que par les siècles passés, pourquoi celui de la femme aurait-il augmenté ?
N'oublions pas également que le XVIIIe et le XXe siècles sont au moins très différents sur un point précis : le XXe siècle a vu en effet l'introduction massive de composants chimiques dans l'alimentation, les transports, les activités humaines, les loisirs, etc. Or, partant du constat qu'à cause de nos pratiques agricoles et industrielles certains poissons subissent une véritable mutation sexuelle, l'hypothèse selon laquelle le phénomène puisse s'étendre à l'homme est tout à fait vraisemblable (il me semble que cela a été démontré).
L'idée que des facteurs historiques favorisent naturellement le phénomène de féminisation de la société est acceptable en soi, mais on peut ajouter que la pollution (au sens large) du monde moderne produit des effets artificiels qui en accentuent l'ampleur ou en accélèrent le mouvement.

PS : suis soulagé de savoir que je n'étais pas le seul à vivre ce malaise dont tu as si bien parlé. Il est vrai que c'est rarement un sujet que des collègues évoquent devant la machine à café...
le 27/11/2009 à 21:43
a (sa majesté PrincessH) > c'est pas faux... (comme ils disent chez Kaamelott). Je lisais, je ne sais plus où, que la dépression est une maladie de pays riche.

La Trollette > ça ne va pas être simple... Mais si ça se présente... :)

delphinE > c'est pour ne pas vous faire de peine... :D

Thierry > c'est pas faux non plus. On peut trouver des résidus de pilules contraceptives dans l'eau du robinet. Mais je ne connais pas spécialement le sujet.

Pour ce qui est de l'augmentation du taux de testostérone des femmes pendant la même période, leur propre environnement a changé : elle sont arrivées massivement dans le monde du travail, ont eu besoin d'y prendre leur place, et ça en plus de leur seconde journée => stress supplémentaire, esprit combatif poussé à se développer... On trouve des arguments dans cette approche aussi.

A propos de poissons ou de sexualité, sais-tu que les mérous peuvent changer de sexe si l'un des deux se trouve sous-représenté dans la collectivité ?
Dans un ordre d'idées proche, dans des périodes très particulières (absence de femmes), on a vu des hommes avoir des montées de lait et pouvoir allaiter. Et tout ça sans chimie externe, simplement sous la condition d'un environnement particulier.
le 28/11/2009 à 1:08
Triste constat ! :(
Désolant de voir à quel point, l'homme s'autodétruit... Mine de rien nous les femmes, on a besoin de vous pour trouver l'équilibre !
Réveillez-vous !!! :-)
le 28/11/2009 à 17:02
ben faut quand même reconnaître que les hivers, avant... p
le 28/11/2009 à 23:25
ça explique peut-être ma passion pour la moto, alors... et mon homme qui dit tout le temps que "je suis pas une femme".
Au sens où je suis pas une emmerdeuse finie comme la plupart des autres qu'il cotoie, surtout.
mouarf !
biz
le 01/12/2009 à 10:38
Pascale > avant de me réveiller, je vais aller dormir, tiens :)

max > c'était autre chose, hein... :)

Freef > tu as pratiqué la natation en RDA ? :)
le 03/12/2009 à 1:24
C'est pourtant simple un homme. Tu regarde le match de foot sur canal en sirotant une bière le Samedi soir. Le Dimanche, il y a télé foot et le lavage de la voiture. Prévoir une histoire 'drole" bien grasse pour le Lundi à lacher devant une collègue etc...
Sinon, tu as aussi quelques explications dans le film "L'abominable vérité" http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=132658.html
flx un brin sceptique sur le "changement" hormonal ou les valeurs masculines négatives / feminines positives de la société
flx
le 05/12/2009 à 19:33
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Bafouille

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