Le 15/10/2010, 00h58
Le dernier salon où l'on cause

C'est pas celui de l'agriculture, mais il faut bien s'y dis-traire. Alors on cause, on cause. De quoi ? Du sujet du jour : les re-traites... :)
A propos de grèvistes (ou une théorie économique des grèves)
Les étudiants et lycéens sont entrés dans le combat contre cette réforme des retraites, le gouvernement a peut-être des cheveux à se faire.
La mobilisation peut tenir d'autant plus longtemps que les mobilisés ont peu à perdre dans la grève. En général, la première force mobilisable vient des rangs de la fonction publique car les fonctionnaires ont une sécurité de l'emploi qui le leur permet. Mais eux aussi doivent faite bouillir la marmite, et les jours de grève non payés ne peuvent être trop nombreux (même si les syndicats provisionnent pour ce genre de cas). Les étudiants sont donc des substituts idéales.
Ce point m'est apparu évident l'autre jour : plus les gens ont de contraintes financières (crédits maison, auto, consommation...), moins ils peuvent se permettre de perdre du revenu en jours de grève. Vu sous cet angle, les incitations à la consommation, à l'endettement (j'ai encore en tête un appel de notre présidium, vers le début de son mandat, à contracter plus de crédits, les français n'étant pas assez endettés) ne sont pas seulement des plaidoyers pour la relance de l'économie, ce sont aussi des invitations sournoises à rentrer dans le troupeau silencieux : plus vous consommerez, moins virulent et revendicatif vous pourrez être.
Cette constatation est peut-être à mettre en relation avec plusieurs "exceptions" françaises :
- la France cumule un grand nombre de jours de grève par an,
- la France est un pays où la proportion des locataires sur les propriétaires est importante (moins de propriétaires de leur logement qu'ailleurs - tiens, encore une idée de notre présidium : faire de la France un pays de propriétaires),
- la France est un pays où le taux d'endettement individuel est plutôt faible.
Malgré ça, le poids du poste "logement" dans le budget des français a terriblement augmenté ces dernières années (au détriment de la nourriture, en particulier). Le français devient donc financièrement, petit à petit, moins apte à faire grève.
Ça continuera comme ça jusqu'au jour où ses charges seront telles que la grève, la contestation, seront les seules moyens pour espérer les faire baisser. Le jour du grand crash... Ce jour que les politiques gardent en point de mire en navigant pour s'en approcher sans jamais l'atteindre.
- Mots clés : Photo, Blabla, Grève - |
Intéressante analyse de l'économie de la grève.