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- Mots clés : Dessin, Caricature, Isabelle Adjani, Jeu de mots -
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Le 08/07/2019, 17h00

Prédateur



8
Lorsqu'en toute fin de leur âge,
A leur confort et leurs profits,
Et dans un continu carnage,
Ils auront sacrifié la Vie,
Les hommes, redevenus sauvages,
Mais des sauvages sans abris,
Sans ami, sans eau, sans feuillage,
Disparaîtront avec la nuit.



Fin 2017, avec quelques anciens de l'aventure des Piliers de bar (commencée ici, terminée ), nous avons lancé le projet d'un nouveau calendrier à poil, pour fêter les 10 ans du premier et retrouver un peu de l'exaltation de l'époque. Cette photo représentait ma participation. L'homme sauvage, parce qu'avec le lien sauvage/nature, le nu pouvait trouver une justification autre que purement esthétique.

Balance ton com


Le texte qui suit lui aussi date de plus d'un an et était déjà en retard sur les faits évoqués. Mais l'émission de Dorothée Barba sur France Inter, le débat de midi, début juillet, sur la culture du viol en France m'a donné envie de m'y replonger.

Le mouvement de libération de la parole des femmes qui a suivi l'affaire Weinstein est intéressant à plus d'un point.

Pour les femmes, d'abord, pour les victimes, la libération de la parole est toujours salutaire. Pour celles qui n'osaient pas parler, avoir l'exemple de celles qui osent et disent les regards, les mots, les gestes, les pressions physique ou psychique, violences. Sentir naître une dynamique d'inversion des pressions : maintenant ça suffit, je refuse de continuer à être une victime. Tout cela est légitime.

Pour les hommes, entendre ce que vivent, ce que perçoivent les femmes du fait de leurs propres comportements, à eux personnellement ou à ceux de leur sexe peut agir comme un révélateur, voire un électrochoc.

Et du coup, il a posé question. Pour les hommes, qu'a-t-on le droit de dire, de faire ? Où sont les limites d'un comportement normal, tolérable ? Et là, j'appelle les mères à éduquer leurs fils sur ce sujet, à ne pas les laisser découvrir par eux-mêmes. Car, à se construire avec la culture française en arrière plan, on n'intègre pas les bons réflexes, les bons codes. Pour prendre un exemple, j'ai tiqué la première fois que j'ai fait attention aux paroles de Trousse chemise, la chanson de Charles Aznavour. J'étais jeune encore. Puis la situation décrite a fini par revêtir une forme de normalité. OK, elle ne voulait pas vraiment, OK il l'a un peu forcé, mais ce sont des choses qui arrivent. Et d'ailleurs les filles pensent oui mais disent non pour les apparences. Blablabla... Ce n'est finalement qu'avec l'émission citée en introduction que j'ai fini par mettre définitivement le mot de viol sur cette chanson. Fin de l'exemple.

Puis est venue cette tribune, signée par 100 femmes influentes, sur le droit à être importunée. Être sifflée, interpelée dans la rue serait flatteur. Les frotteurs dans le métro seraient plus à prendre en pitié qu'à blâmer, du fait de la pauvreté de leur vie qui les amène à de tels gestes. Gestes qui, en fin de compte, seraient des non-événements. Et oui, ça ne semble pas complètement faux.

Mais alors où est la différence ? Comment peut-on arriver à de telles différences de points de vue de la part de personnes vivant les mêmes événements ?

Peut-être parce que les signataires de cette dernière tribune ne vivent pas les mêmes choses, évoluant toutes dans un milieu particulier, favorisé. Mais la vague de témoignages a décrit une société plutôt homogène pour ce qui est de fournir des bourreaux. Elles auraient eu de la chance ? Pas particulièrement. L'une d'entre elles au moins a subit un viol.

On peut aussi imaginer qu'ayant réussi dans cette société -car ces femmes ont toutes réussi dans la vie-, elles chercheraient à protéger le monde auquel elles se sont si bien adaptées. Personnellement, je préfère une autre explication.

Cette explication, je la tiens de mes années de pratique du karaté. Qu'est-ce qui fait que la peur du coup disparaît peu à peu des entraînements ? C'est la confiance que l'on a en son partenaire qu'il ne portera pas ses coups, la confiance que l'on acquiert à savoir les parer. Qu'est-ce qui fait que, dans le métro, dans la rue, on se sente menacé ou pas par l'attitude, le geste de quelqu'un ? L'éventuelle confiance que l'on a en lui de ne pas aller au bout de l'intention qu'on lui prête mais, si jamais, la confiance que l'on a en soi de pouvoir gérer la situation. Parce qu'il ne nous est pas supérieur, parce que l'on saura quoi faire.

Les femmes qui ont signé cette tribune sont des femmes fortes qui ne voient pas les hommes comme des prédateurs supérieurs mais comme des (petits) frères qui font des conneries et méritent des claques, et elles n'ont pas peur d'eux. Elles ne se sentent pas inférieures, ont confiance dans leur force et peut-être même conscience des faiblesses des autres. Faut-il pour autant les traiter de connes, ou autres qualificatifs lus ou entendus en cette occasion ? Pourtant, ça n'est guère différent de ce slogan lu sur des affiches ou des t-shirts, "Ta main sur mon cul, ma main dans ta gueule", qui, lui, attire la sympathie des auteurs de ces invectives.

Je déduis de cette théorie que la plupart des femmes se sentent en situation de faiblesse, d'infériorité face aux hommes les agressant (prenons ce termes pour l'ensemble des comportements reprochés). Je ne leur prête pas à elles une spécifique faiblesse en disant ça. Les hommes, en général, ne sont pas connus pour leur courage dans les situations de tension. Voir à ce sujet l'absence totale de réaction dans un wagon qui peut accompagner les agressions dans les transports en commun.

Or, la confiance que l'on ressent constitue aussi notre première arme. Et inversement, la peur ouvre une porte béante pour qui voudra s'y introduire. Une invité de l'émission pré-citée faisait mention d'un étude menée auprès de violeurs d'opportunité, ceux qui agressent des femmes croisées au hasard. Quasi tous disent ne pas s'attaquer à une femme sure d'elle, au travers son attitude, son vêtement. Notre prof de karaté nous le disait lui aussi : avec une stature droite, une attitude forte, un regard qui ne baisse pas, on évite généralement d'avoir à se battre.

Je mettrais bien en cause une éducation bannissant la confrontation physique (jeux de mains, jeux de vilains - il ne faut pas taper, ça n'est pas bien - il ne faut pas se faire justice soi-même, mais aller voir la maîtresse, la police...) pour expliquer une partie de la faiblesse des victimes. Et donc je préconiserais bien aux parents de laisser leurs enfants se friter un peu avant de les encourager à pratiquer des activités où ils pourront développer leur confiance en eux.

Quant aux bourreaux, leurs motivations et raisons sont tellement nombreuses. Elles vont du manque de connaissance des codes sociaux (ils ont appris avec leurs potes à siffler les filles, les titiller, les provoquer, mais qui leur a appris les bons éléments de dialogues, de langage, les gestes ? J'en reviens à mon appel aux mères pour cette tâche) au manque de respect, l'orgueil sans doute, le désir d'humiliation, de domination, etc. Et ces raisons-là traversent tous les champs relationnels, ne s'arrêtent pas aux relations hommes-femmes. C'est bien de mettre en lumière chacune de ces situations, mais c'est un travail de fourmi. Souhaitons cependant qu'il se prolonge.

Définition


- Je cherche un synonyme pour "Enlaidir un bègue".
- Hummm... Saboter sa beauté ?


- Mots clés : Photo, Poésie, Nu, MeToo, Blabla, Jeu de mots -
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Le 02/06/2019, 23h40

Trifolium pratense



Trèfle rouge ou violet, selon la source, ou encore trèfle des prés. Quand j'étais gamin, j'arrachais les fleurs (la "boule" violette n'est pas la fleur mais un épi dense de petites fleurs) pour en sucer le nectar.

Mais oui, pourquoi ?


Je vous laisse réfléchir à cette question existentielle de l'hiver australe : pourquoi le Vanuatu et nous si peu ?



- Mots clés : Photo, Fleur, Trèfle, Jeu de mots -
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