Le 08/07/2019, 17h00

Prédateur



8
Lorsqu'en toute fin de leur âge,
A leur confort et leurs profits,
Et dans un continu carnage,
Ils auront sacrifié la Vie,
Les hommes, redevenus sauvages,
Mais des sauvages sans abris,
Sans ami, sans eau, sans feuillage,
Disparaîtront avec la nuit.



Fin 2017, avec quelques anciens de l'aventure des Piliers de bar (commencée ici, terminée ), nous avons lancé le projet d'un nouveau calendrier à poil, pour fêter les 10 ans du premier et retrouver un peu de l'exaltation de l'époque. Cette photo représentait ma participation. L'homme sauvage, parce qu'avec le lien sauvage/nature, le nu pouvait trouver une justification autre que purement esthétique.

Balance ton com


Le texte qui suit lui aussi date de plus d'un an et était déjà en retard sur les faits évoqués. Mais l'émission de Dorothée Barba sur France Inter, le débat de midi, début juillet, sur la culture du viol en France m'a donné envie de m'y replonger.

Le mouvement de libération de la parole des femmes qui a suivi l'affaire Weinstein est intéressant à plus d'un point.

Pour les femmes, d'abord, pour les victimes, la libération de la parole est toujours salutaire. Pour celles qui n'osaient pas parler, avoir l'exemple de celles qui osent et disent les regards, les mots, les gestes, les pressions physique ou psychique, violences. Sentir naître une dynamique d'inversion des pressions : maintenant ça suffit, je refuse de continuer à être une victime. Tout cela est légitime.

Pour les hommes, entendre ce que vivent, ce que perçoivent les femmes du fait de leurs propres comportements, à eux personnellement ou à ceux de leur sexe peut agir comme un révélateur, voire un électrochoc.

Et du coup, il a posé question. Pour les hommes, qu'a-t-on le droit de dire, de faire ? Où sont les limites d'un comportement normal, tolérable ? Et là, j'appelle les mères à éduquer leurs fils sur ce sujet, à ne pas les laisser découvrir par eux-mêmes. Car, à se construire avec la culture française en arrière plan, on n'intègre pas les bons réflexes, les bons codes. Pour prendre un exemple, j'ai tiqué la première fois que j'ai fait attention aux paroles de Trousse chemise, la chanson de Charles Aznavour. J'étais jeune encore. Puis la situation décrite a fini par revêtir une forme de normalité. OK, elle ne voulait pas vraiment, OK il l'a un peu forcé, mais ce sont des choses qui arrivent. Et d'ailleurs les filles pensent oui mais disent non pour les apparences. Blablabla... Ce n'est finalement qu'avec l'émission citée en introduction que j'ai fini par mettre définitivement le mot de viol sur cette chanson. Fin de l'exemple.

Puis est venue cette tribune, signée par 100 femmes influentes, sur le droit à être importunée. Être sifflée, interpelée dans la rue serait flatteur. Les frotteurs dans le métro seraient plus à prendre en pitié qu'à blâmer, du fait de la pauvreté de leur vie qui les amène à de tels gestes. Gestes qui, en fin de compte, seraient des non-événements. Et oui, ça ne semble pas complètement faux.

Mais alors où est la différence ? Comment peut-on arriver à de telles différences de points de vue de la part de personnes vivant les mêmes événements ?

Peut-être parce que les signataires de cette dernière tribune ne vivent pas les mêmes choses, évoluant toutes dans un milieu particulier, favorisé. Mais la vague de témoignages a décrit une société plutôt homogène pour ce qui est de fournir des bourreaux. Elles auraient eu de la chance ? Pas particulièrement. L'une d'entre elles au moins a subit un viol.

On peut aussi imaginer qu'ayant réussi dans cette société -car ces femmes ont toutes réussi dans la vie-, elles chercheraient à protéger le monde auquel elles se sont si bien adaptées. Personnellement, je préfère une autre explication.

Cette explication, je la tiens de mes années de pratique du karaté. Qu'est-ce qui fait que la peur du coup disparaît peu à peu des entraînements ? C'est la confiance que l'on a en son partenaire qu'il ne portera pas ses coups, la confiance que l'on acquiert à savoir les parer. Qu'est-ce qui fait que, dans le métro, dans la rue, on se sente menacé ou pas par l'attitude, le geste de quelqu'un ? L'éventuelle confiance que l'on a en lui de ne pas aller au bout de l'intention qu'on lui prête mais, si jamais, la confiance que l'on a en soi de pouvoir gérer la situation. Parce qu'il ne nous est pas supérieur, parce que l'on saura quoi faire.

Les femmes qui ont signé cette tribune sont des femmes fortes qui ne voient pas les hommes comme des prédateurs supérieurs mais comme des (petits) frères qui font des conneries et méritent des claques, et elles n'ont pas peur d'eux. Elles ne se sentent pas inférieures, ont confiance dans leur force et peut-être même conscience des faiblesses des autres. Faut-il pour autant les traiter de connes, ou autres qualificatifs lus ou entendus en cette occasion ? Pourtant, ça n'est guère différent de ce slogan lu sur des affiches ou des t-shirts, "Ta main sur mon cul, ma main dans ta gueule", qui, lui, attire la sympathie des auteurs de ces invectives.

Je déduis de cette théorie que la plupart des femmes se sentent en situation de faiblesse, d'infériorité face aux hommes les agressant (prenons ce termes pour l'ensemble des comportements reprochés). Je ne leur prête pas à elles une spécifique faiblesse en disant ça. Les hommes, en général, ne sont pas connus pour leur courage dans les situations de tension. Voir à ce sujet l'absence totale de réaction dans un wagon qui peut accompagner les agressions dans les transports en commun.

Or, la confiance que l'on ressent constitue aussi notre première arme. Et inversement, la peur ouvre une porte béante pour qui voudra s'y introduire. Une invité de l'émission pré-citée faisait mention d'un étude menée auprès de violeurs d'opportunité, ceux qui agressent des femmes croisées au hasard. Quasi tous disent ne pas s'attaquer à une femme sure d'elle, au travers son attitude, son vêtement. Notre prof de karaté nous le disait lui aussi : avec une stature droite, une attitude forte, un regard qui ne baisse pas, on évite généralement d'avoir à se battre.

Je mettrais bien en cause une éducation bannissant la confrontation physique (jeux de mains, jeux de vilains - il ne faut pas taper, ça n'est pas bien - il ne faut pas se faire justice soi-même, mais aller voir la maîtresse, la police...) pour expliquer une partie de la faiblesse des victimes. Et donc je préconiserais bien aux parents de laisser leurs enfants se friter un peu avant de les encourager à pratiquer des activités où ils pourront développer leur confiance en eux.

Quant aux bourreaux, leurs motivations et raisons sont tellement nombreuses. Elles vont du manque de connaissance des codes sociaux (ils ont appris avec leurs potes à siffler les filles, les titiller, les provoquer, mais qui leur a appris les bons éléments de dialogues, de langage, les gestes ? J'en reviens à mon appel aux mères pour cette tâche) au manque de respect, l'orgueil sans doute, le désir d'humiliation, de domination, etc. Et ces raisons-là traversent tous les champs relationnels, ne s'arrêtent pas aux relations hommes-femmes. C'est bien de mettre en lumière chacune de ces situations, mais c'est un travail de fourmi. Souhaitons cependant qu'il se prolonge.

Définition


- Je cherche un synonyme pour "Enlaidir un bègue".
- Hummm... Saboter sa beauté ?


- Mots clés : Photo, Poésie, Nu, MeToo, Blabla, Jeu de mots -
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Le 13/02/2017, 00h28

La jeune femme au loup



Panne sèche (y a plus des sens)


Dans la pénombre que mes yeux scrutent quand je me retourne pour rien,
Dans le vide que traversent mes mains à la recherche d'une autre main,
Dans les voix de tous ceux qui parlent, aux tympans de ceux qui écoutent,
Dans les saveurs sans éclat que ma bouche avide goûte,

De là-bas au bout de tes mèches
Oui, c'est encore toi que je cherche.



- Mots clés : Dessin, Poésie -
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Le 13/12/2013, 00h50

Mais où est le bec ?



Je ne sais plus si j'ai pensé à ce détournement avant ou après avoir découvert les relectures de Clémentine Mélois, mais une fois celui-ci terminé, je me devais de vous le présenter comme un clin d'œil à ses pastiches de couvertures si drôles.



La possibilité d'une idylle


Il m'avait effleuré l'esprit
J'avais entraperçu en flou
En plongeant dans son regard gris
L'idée naissante d'un amour fou



Ça fait un bout de temps que j'ai mis ces 4 vers et leur titre de côté avec l'idée d'en faire quelque chose de plus grand un jour. Ce jour n'est visiblement toujours pas arrivé mais, par cohérence entre ce titre et la fausse couverture, je me devais de les sortir ensemble.


- Mots clés : Montage, Clémentine Mélois, Michel Houellebecq, Poésie, Fausse couverture -
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Le 07/04/2013, 23h19

La marche des mammouths



Pendant que les mammouths avancent vers la nouvelle ère glaciaire, alors qu'ils exhortent leur descendance à ne pas craindre de s'éloigner du nid, la descendance, elle, leur répond. Avec la fougue et les promesses de la jeunesse, mais déjà la conscience aiguë des chances dont elle a bénéficié et des difficultés du chemin qu'elle aura à arpenter, elle leur répond. Et, qui plus est, avec la manière...

Pour ceux qui l'auraient manquée dans les commentaires, voici la réponse de Nico, cousin de MiniFrez et du même âge qu'elle, à mon précédent post. Parents, à vos mouchoirs :


Parce que s'il faut partir c'est que le moment est venu,
Pas une envie de grandir ni un besoin d'indépendance,
Pas même le pressentiment de la fin de l'enfance,
Juste la certitude que la vie a besoin de vécu.

Car il n'est pas venu le temps de la maturité,
Nous sommes de ceux qui grâce à ce que vous nous avez donné
Peuvent espérer continuer à vivre sans s'y résigner.
Et cette chance, croyez le bien, nous allons l'utiliser.

Parce que nous sommes conscients du nombre de nos abus,
Dans les prémisses d'une vie passé à prendre et trop peu à remercier.
Parce qu'enfin sonnent les cloches de la fatalité,
Envers vous et envers nous, les dettes doivent être payées.

Mais parce que l'on veut donner plus que des mercis,
Pour nous avoir aimés et nous avoir construits.
Parce que l'on sait que notre plus beau présent,
Sera de vous offrir le bonheur de vos enfants.

Parce que nous avons besoin de nous perdre pour nous trouver.
Parce qu'on veut marcher vers ce que la vie nous réserve,
Et parce que d'ici, toutes les routes mènent quelque part.
Ne soyez pas tristes ! Nous allons cueillir les fleurs de l'espoir.




- Mots clés : Photo, Blabla, Poésie -
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Le 25/03/2013, 11h20

Intermède glamour



Parce que j'aime beaucoup cette photo, et bien plus encore celle qui en est le modèle;
Parce qu'elle arrive au premier tournant de sa vie, qui l'amènera à quitter le cocon familial pour aller étudier son futur métier;
Parce que ce n'est simple à son âge d'envisager cette rupture avec un univers qu'elle apprécie encore
Et qu'elle ne se sent pas encore forcément prête, pas suffisamment grande;

Mais parce qu'il n'est pas dans la règle du jeu de pouvoir arrêter de grandir;
Parce que ce sont ces déchirures qui font le plus avancer;
Parce que chacun se doit de tracer son propre sillon
Et qu'il faut parfois chercher loin la forge qui fournira les meilleures armes pour l'avenir;

Mais parce que l'avenir est riche de promesses, de projets et de nouveaux bonheurs;
Parce que tu as entre les mains plus qu'il ne faut pour réussir;
Parce qu'avancer n'est pas faire table rase du passé
Et que nous resterons là, comme un socle ou comme un refuge;


La confiance en bandoulière, le regard fixé sur l'horizon des possibles,
C'est ainsi que je te veux.



- Mots clés : Photo, MiniFrez, Blabla, Poésie -
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Le 03/08/2011, 17h40

Les cent danses







Les cent danses
Ils ont dansé et dansé
Les cent danses de la séduction
Laissant naître le feu
En leur ventre, puis
Las des cent danses
Ils se sont reproduits
Pour ne pas rester seuls
Ou pour étouffer ce feu
Laissant naître à son tour
La descendance...


- Mots clés : Dessin, Bébé, Poésie -
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Le 18/11/2010, 09h10

Le fan art du weekend*



C'est un post L'Oréal aujourd'hui : un hommage au grand Boulet, parce qu'il est drôle, talentueux, sympa**, en un mot parce qu'il le vaut bien. Ce premier dessin est une nouvelle version de Roxane, la guerrière de sa série Raghnarok. Ma première version avait été commise en 2005, pour un concours qu'il avait organisé (je me remettais juste au dessin, le Café n'était pas encore créé, je n'avais pas de scanner...).


Le rap de Boulet


Quand il a déboulé
Dans la rue des boulets
Car oui, rude est Boulet

Il a lâché son taboulé
Pour des frites, un kebab où les
Oignons piquants l'ont chamboulé
Même si rude, oui, rude est Boulet

Il a cogné, lancé ses boules et
N'est resté que des murs éboulés
Des gravas, des trucs moches, des bouts laids
On dit que rude, oui, rude est Boulet

Il l'a alors appelée "Nouvelle rue d'éboulés"
Mais elle n'est pas venue... et ça, ça a peiné Boulet.





Afin de préserver sa vie privée, Boulet est ici joué par sensei Endô, 7ième dan de karaté



Les visiteurs de son blog auront (je l'espère) reconnu les références dont j'ai parsemé ce post.



* : je commence mon weekend quand je veux, ici.
** : cette conviction vient des quelques échanges que nous avons pu avoir IRL, en dédicaces ou au vernissage d'une expo de Cali la grande.



- Mots clés : Dessin, Hommage, Boulet, Poésie -
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Le 07/06/2010, 23h35

Evidente




En la fixant suffisament longtemps, on parvient à se vider la tête. Si si, j'vous assure, c'est bien une haie vidante...



Paroles et musique (presque monotone)

(10 sol) Vent

(10 mi) Nuées

(10 si) On n'entend rien

(2 si mi) L'air




- Mots clés : Photo, Paysage, Panoramique, Poésie, Jeu de mots -
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Le 09/12/2009, 00h55

Bien visé



Vous verrez qu'à force, il ne tiendra même plus dans le cadre... Ça gonfle sec, ici ou ailleurs, sur la toile ou dans la famille. Je me demande si la grippe ne provoquerait pas de l'aérophagie... :)



Haïku
Ébats frénétiques
Sur lit d'épines sèches
Où fesses se piquent


Moralité : aïe cul



- Mots clés : Photo, Poésie, Haïku, Jeu de mots, Enceinte -
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Le 06/07/2009, 01h59

Orchidée quoi ?



Or, qui dévie de sa route au moindre oiseau qui passe ?
Or, qui débite ce bois, en fait des allumettes ?
Or, qui démembre les insectes pour passer le temps ?
Or, qui, dès que l'occasion se présente, prend la clé des champs ?
Or, qui d'épine fait une rose ?

Orchidée quoi ?



- Mots clés : Dessin, Sexy, Erotisme, Jeu de mots, Poésie, Fleur -
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Le 21/04/2009, 12h10

Niagara falls



Le même petit coin qu'au post précédent mais pris d'ailleurs, et surtout d'un appui un peu plus stable qu'un bambou, si grand soit-il. N'empêche que je l'aime bien aussi, la version toute bougée.



Sauvage
Quand sonne vendredi et ta liberté,
Tu files sur ton ile pour gratter,
Si simple qu'il fut, un ukulélé.
Et,
Pour n'offrir au vent sa seule nudité,
De ton chant de fille à la voix perlée,
Tu enrobes un son cru, Zoé.



- Mots clés : Photo, Exposition longue, Poésie, Jeu de mots -
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Le 07/04/2009, 00h40

Damier



Une photo plus là pour occuper le terrain qu'autre chose, j'avoue. Mais son principe m'avait bien plu, sur le moment.



Naissance
Quand, bien calé sur son sol,
Se perd le rocher dans les flots
Et la mer fait retentir ses sirènes,
Alors peut sonner l'heure en fanfare.

Car la magie opère dans la mer.

Et de la mère adoucie contre ce père
De pierre nait enfin leur enfant-phare.





Le jeu de Cène continue (Ohoh ! vous vous souvenez ?). Il reste encore une place mais j'attends encore les premières photos. Tout est récapitulé (ou en cliquant sur la bannière).



NB : vous aurez noté, dans le vers central du poème, que je me suis retenu de vous balancer un "Car l'aqueux opère dans la mer" :)


- Mots clés : Photo, Poésie, Jeu de mots, Jeu collectif -
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Le 07/09/2008, 22h52

Time flies...




Les mouches du temps


De la fenêtre à la casserole
Via la théière, les mouchent volent
Tiens, la théière qu’on a depuis
Qu’on n’a plus d’nouvelle de Jean-Louis.
C’est lui qui nous l’avait offerte
Quand nous habitions à Conflans.
Coulait la Seine et son eau verte,
Le téléphone marchait pourtant.

Les mouches volent et elles m’agacent
Le temps est lourd, la pluie menace
(Ça veut dire quoi ?)

Les couleurs des fantômes passent.
Dans leur abri de plexiglas
Ils ne sont plus guère que leur ombre.
Au fond de ma caboche sombrent
Comme des rafiots mes souvenirs,
Et leur image, sans aucun doute
A la sainte Laure sera dissoute.
Il ne sert à rien de vieillir.

Les mouches volent comme des archers
En suivant un parcours fléché
(Ça veut dire quoi, tout ça ?)

Les fils de ma mémoire se touchent
Ses trous géants s’emplissent de mouches.
J’aimais des gens, nous étions deux
Je crois même qu’on était heureux.
Que s’est-il donc encore passé ?
Ah oui, le temps est arrivé
Avec ses mouches, toutes de mèche
Ces sales mouches avec leur flèche.

Les mouches du temps aiment une flèche.
Ca veut dire quoi en vieil englesh ?
(Ça veut dire quoi, déjà ?)
(Ça veut dire quoi ?)




Clé de lecture : "Les mouches du temps aiment une flèche" se traduit en anglais "time flies like an arrow", de la même façon que "le temps file comme une flèche".
Clin d'oeil : prenez un calendrier et cherchez la sainte Laure...



Mon boulot très est prenant en ce moment, mais j'essaie de passer vous voir, même si je ne laisse plus beaucoup de mots... Faut que ça se rode...


- Mots clés : Photo, Montage, Mouche, Bestiole, Poésie -
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Le 28/05/2008, 23h58

Le post que les daltoniens n'aimeront pas





Il s'agit de la façade de l'hôtel Plaza Athénée, avenue Montaigne, à Paris. Un petit tour sur leur site devrait vous convaincre, si besoin est, que leurs clients ont moins de soucis pour boucler leurs fins de mois que vous.

En ce moment, je suis en mission pour trois mois dans une banque avenue Montaigne. Déjà lors de la précédente mission, à Balard, à côté de locaux de Canal+ et de France télévision, j'avais commencé à apercevoir des gens qui bougent d'habitude dans la boite à images. Mais là, dans l'avenue des marques de haute couture, avec RTL et Europe1 à côté, j'ai franchement l'impression de vivre dans la télé, voire à Disneyland (ce qui est un peu pareil, un monde imaginaire qui montre de belles histoires). Outre quelques journalistes dont je n'arrive jamais à retrouver le nom (sauf Catherine Nay, très classe), j'ai croisé, dans l'ordre d'apparition, Christophe Willem, Clara Morgane, Bernard Campan, Roman Polanski et Céline Dion (vous savez, La Femme à laquelle toutes ressemblent un peu). Un autre monde, je vous dis. Au train où ça va, je vais finir par croire que je peux rencontrer des bloggeurs dans la rue... Comme si c'était des vraies personnes... Pfff, n'importe quoi...


Vieillerie contrainte
En faisant du tri dans des vieux papiers, futur déménagement oblige, je suis tombé sur un poème écrit pendant mes études, il y a... pffiou... au moins ça. Evidemment, quand vous aurez saisi la contrainte d'écriture, vous comprendrez que je ne puisse pas le recycler auprès de la patronne, elle n'apprécierait pas. Je ne peux pas non plus le dédier à mes deux lectrices qui satisferaient à cette contrainte, Mme Frez apprécierait d'autant moins. En revanche, je laisse leurs amoureux le leur offrir, s'ils le veulent :-)

Bacchanales
Effluves qui
Attentez à ma sobriété, faites
Taire le
Ressort de cette
Insidieuse horloge qui ne
Cesse de répéter :
Encore une journée sans elle


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Le 23/04/2008, 00h40

Vitrail



Une sorte d'écho aux croix de lili.


Bégaiement versifié (aussi qualifié d'holorimes)
"Et délivre-moi de ce corsage
Et des livres. Moi, de ce corps sage,
Je ne veux. Mets mon corps en fête !"
Jeune voeux... Mais mon corps, en fait,
Moitié recouvert, porté vers le lit vide,
Moite hier, cou vert porté vers le livide,
A présent gisait, las des merdeux toits.
A présent, Gisela, démerde-toi !


- Mots clés : Photo, Poésie, Contrainte -
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Le 18/04/2008, 00h52

L'arène



Bientôt, les portes allaient s'ouvrir et les gradins se rempliraient. Puis d'autres portes, encore, et les champions entreraient à leur tour, à pas lents.
Arène, lieu de sacres.
Bientôt les coups, bientôt le sang et la foule en transe qui hurlerait à la vie, à la mort des vaincus suppliants ou déjà râlants.
Arène, lieu de massacres.
Bientôt...

Et, dans la tension naissante de l'attente, le vent qui faisait frissonner les murs apportait dans son chant l'ouverture d'un requiem.



- Mots clés : Photo, Poésie -
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Le 21/02/2008, 23h46

Vertige



Encore un pas.
J'avais passé des heures à chercher à deviner la naissance de ces colonnes, ces tours sans fin dans lesquelles nous vivions, parqués.
Des heures à scruter cette brume obscure qui en masquait les pieds, et dont le regard ne pouvait pourtant rien espérer.
Des heures à regarder le vide, à me foutre le vertige à en avoir le bide à l'envers.

Encore un pas.
Une vie entière sans même pouvoir changer d'étage.
J'ai passé trop d'heures à espérer trouver un sens à ce monde sans âme, dont le gigantisme et l'étroitesse écrasent dans l'oeuf toute velléité d'être.
Trop d'heures pour pouvoir continuer sans réponse.
Il me faut savoir.

Encore un pas.

Au bord du vide, je regarde encore vers le bas.
La tête me tourne.
Il parait qu'on n'arrive pas vivant en bas, que le coeur lâche bien avant; trop de pression, trop de vitesse, c'est ce qu'ils disent.
Mais moi, je vais tenir. Je dois tenir, pour savoir...

Pour savoir enfin, juste avant de mourir.


Encore un pas...


- Mots clés : Photo retouchée, Poésie -
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Le 22/11/2007, 00h05

Campari suze



Quand Paris s'use (Inventaire 2007)

Un train rempli, un bus vide
Une motivation solide
Beaucoup de gens sur les trottoirs
Des cyclistes à n'en plus pouvoir
Une rame bloquée à quai
Des passagers à la peine
Une station de vélib pleine
Une borne hors service

Un fleuriste

Le dernier 22 de la matinée
Quatre statues bien éclairées
La tour Eiffel avec tous ses escaliers
Des jumelles roses dans une poussette
Un grand frère en trottinette

Un autre fleuriste

Des gens souriant
Des gens râlant
Une dame gardant un petit enfant
Un soleil éblouissant
Des rues trempées, un briquet
Une personne seule à un arrêt
Un camion en double file
Des autos plein la ville

Tiens, plus de fleuriste

Quatre heures de transport
Sept minutes d'attente, quinze de marche à pieds
Quatorze euros et demi de liquidités
Six stations, soixante-dix kilomètres par heure
Quelques brefs instants de bonheur

Et... pas un seul gréviste.



En bref, inventaire d'un aller-retour au boulot. Et avec, le retour des croquis du train :-)
(Euh... pour les qui ne connaîtraient pas, la référence d'écriture est, évidemment, cet inventaire-là, dont l'apprentissage se révèle être un excellent exercice pour la mémoire)


- Mots clés : Dessin, Poésie, Jacques Prévert -
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Le 29/12/2006, 01h28

Ecologie


Gestion des ressources naturelles : l'homme scie la branche sur laquelle il est assis...



A côté de ça, les européens envoient un satellite pour chercher de la vie ailleurs (il y en a encore un peu ici, il serait temps d'en prendre soin) alors que la Nasa n'a de cesse de vouloir envoyer des hommes dans l'espace, sur la Lune puis sur Mars, et enfin au delà, afin de préserver l'espèce humaine. Elle est bien placée pour connaître les dangers que celle-ci encourt, les USA étant les plus grands pollueurs de la planète.



Le quatrain du jour (scientifique, en plus...)

Le grand barbu créa l'univers tout bancal
Mais ajouta une matière invisible et
Noire en bordure des galaxies pour assembler
Tout ce bazar. Et depuis, la matière fait cale.





- Mots clés : Dessin, Poésie, Ecologie -
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Le 08/03/2006, 07h38

Je vais zoom


En cette journée forte de symboles, mais peut-être encore loin des attentes de ses instigateurs(trices), femmes, laissez-moi vous contrepéter cette déclaration :


Bols ou mèches
Gènes ou néantes
Runes ou brousses
Ins ou frondes
Je vois louve adouée :
Je vais zoom.


Mais ce billet est tout particulièrement dédiée à celle qui me supporte depuis 15 ans et que, tendrement, je nomme patronne :) (comme chantait Barbara).





Apparté : soirée dégustation des merveilles de la patronne très agréable. Merci aux participants (et à la cuisinière).

- Mots clés : Poésie, Nu, Photo -
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Le 05/03/2006, 21h48

S'ennuyer à l'école


Cette semaine, MiniFreZ (notre fille de 10 ans), a eu à faire, en classe, un poème "à la manière de", en l'occurrence à la manière d'un autre poème leur servant de référence, uniquement fait de verbes ou de phrases à l'infinitif. Voici sa production :


S'ennuyer à l'école
Casser sa mine. Tailler sa mine.
Faire un avion en papier. Envoyer l'avion à un élève.
Tourner et retourner les pages de son livre.
Arracher des pages de son cahier.
Dessiner.
Jeter son crayon par terre. Le ramasser.
Rêver.
Fouiller dans sa trousse.
Commencer un exercice. Le recommencer.
Prendre son cahier. Dessiner.
Tout gommer.
Recommencer.
Rêvasser.
Sauter sur sa chaise.
Se tourner les pouces.
Ranger ses affaires.
Partir.


Visiblement, la môme sait de quoi elle parle, même si elle assure que cette année, pour la première fois, ça n'est pas le cas. Ca ne m'étonne pas, j'ai connu ça aussi :)
Va savoir pourquoi elle préfère sauter sur la terrasse (tiens, c'est une photo pour lew, ça :) )...





Pour répondre à la demande de Miss Lulu, j'ai ajouté, dans la note sur les merveilles, la recette d'icelles.


- Mots clés : Poésie, MiniFrez, Photo -
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