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Le 12/05/2016, 00h42

La légende, et la terre qui la voit naître


Ici commence la légende


J'ai posté ces deux photos (ou quasiment) il y a quelques jours sur Instagram (et Facebook, transitivement) depuis mon téléphone portable, avec lequel je les avais prises et légèrement retouchées. Sur l'écran de mon portable, je les voyais sensiblement comme je les vois à présent dans ce post, sur l'écran de mon PC personnel. Mais j'ai voulu les publier ici quand j'ai vu ce que les originales donnaient sur un écran de PC (la première et la seconde). On est loin de l'ambiance que j'avais souhaitée...

Putain de gamma !


La légende se construit


Mon écran d'ordi étant lui-même particulier, je n'ai aucune idée de la façon dont vous voyez ces images en ce moment...

De l'évolution du monde


Il ne vous aura pas échappé que le monde va de mal en pis.

C'est, en tous cas, un sentiment très répandu. Il y a de plus en plus de guerres, de plus en plus de violence, des conditions économiques toujours plus difficiles... Et comme ce sentiment dure depuis des siècles (au moins), je ne vous raconte pas l'état du bazar, comment c'était mieux avant et combien c'est pire à présent.

Mais c'est quoi, cet avant tellement mieux ? Cet avant, c'est l'image du monde que l'on s'est construite dans notre enfance, notre adolescence, à l'âge où les représentations naissent, prennent forme dans notre intellect encore jeune, petit à petit, à partir des histoires que l'on nous raconte, des livres que l'on lit, des films que l'on voit, de chaque information que l'on capte. A un âge auquel on ne s'intéresse pas encore à l'état du monde réel, qu'on n'aurait de toutes façons pas encore les moyens de comprendre (les a-t-on jamais, ces moyens, d'ailleurs ?).

On se forge une image du monde, puis on passe le reste de sa vie à le découvrir. Il n'y a pas forcément plus de guerres, mais on en connaît plus. Et y a-t-il plus de violence ou chaque nouveau fait divers vient-il seulement s'ajouter à la somme que l'on a déjà accumulée ?

Alors oui, c'est sûr, en regard de notre image primale du monde et du processus cumulatif des contrariétés ou catastrophes qui viennent s'y agréger, ce monde va de mal en pis. Et ça ne peut qu'empirer, puisqu'on n'en a jamais fait le tour. Mais avant, ce n'était pas mieux. Avant, on ne savait pas, tout simplement.

Proverbe pyromane


Tout feu étouffe l'âme.



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Le 01/05/2016, 23h40

La vie rêvée des illustrateurs


On a pas mal parlé de la vie des artistes, illustrateurs et autres, et de leurs difficultés. A mon niveau, j'ai un petit témoignage à ajouter comme brique au mur de la réalité.

Ma copine Murielle, écrivain à temps partiel dont je vous ai causé plusieurs fois ici même, est alors en train de publier son cinquième roman. Elle a changé d'éditeur et me demande si je suis intéressé par lui dessiner une couverture (elle a plus de liberté sur ce point avec le nouveau). Banco !

Assez rapidement, je fais allusion à une rémunération pour ce travail. Pas que j'en aie à tous prix besoin pour vivre, mais par respect pour mes amis dans la profession, et pour ne pas que se propage par moi l'idée que l'illustrateur est le seul à fournir un travail qui ne mérite pas de rémunération dans la fabrication d'un livre (ah mais oui, c'est vrai, c'est pas un travail puisqu'il aime dessiner). Ma cops me répond qu'elle a posé la question à l'éditrice lors de leur première rencontre. Ils n'ont pas l'habitude de travailler comme ça. C'est plutôt des potes des auteurs qui font ça gratos. Mais au mieux, la dame pourrait aller jusqu'à 200€.

Comme la maison d'édition est petite, que je faisais ce boulot pour une copine et que je n'avais aucune idée des tarifs pro, je ne comptais même pas demander ça. Je réponds donc à Murielle de ne pas s'inquiéter, que je n'irais pas jusqu'à exiger cette somme, ne comptant pas gagner plus qu'elle sur la vente d'un de ses bouquins.

Et, à partir de là, on n'en parle plus. Mais -observez bien la subtilité- pour des raisons différentes :

- moi, parce qu'une somme avait été évoquée et qu'elle me convenait;


- elle, parce qu'elle avait déduit de ma réponse que je renonçais à me faire payer. C'est dire si elle ne comptait pas gagner beaucoup d'argent avec cette publication. Les illustrateurs ne sont pas les seuls à souffrir, mon bon meussieu. Les auteurs ne sont pas spécialement mieux lotis. Du coup, ma demande n'est pas remontée jusqu'à la maison d'édition.



Là dessus, l'œuvre est produite, dans un processus qui, après coup, me laisse admiratif en regard de ma capacité de gestionnaire de projet :

- je fais 2 premières propositions;



- Mumu me fait part de ses idées, me rappelle un dessin que j'avais fait pour annoncer ici la sortie de son second;


- je mène 4 pistes en parallèle, en échanges constants avec elle;



- les propositions sont présentées à l'éditrice qui en choisi une;


- cette proposition est encore modifiée sur une idée de Murielle puis, enfin, finalisée.



Force de proposition mais à l'écoute permanente du client, le tout en réalisant le travail dans le temps imparti. Moi, je dis "bravo" :)

La version finale plaît à tout le monde. C'est parfait.



Au bout d'un long moment, je me dis qu'on peut enfin reparler de sous. Mail à Mumu. Surprise. Explication. Gène. Gène de devoir demander à quelqu'un de payer pour quelque chose qu'il pensait avoir gratis. Elle prend sur elle et transmet ma demande à son interlocutrice. La dame doit défendre cette demande auprès de son boss (Le boss). Mais ce dernier n'apprécie pas qu'on lui réclame du blé après coup* et préfère, dans ce cas, ne pas se servir du dessin.

Je reste ferme sur ma position de principe. Ce n'est donc pas mon dessin qui illustre la couverture du bouquin de Murielle. Tant pis. C'est la faute à pas de chance (et à la radinerie d'un éditeur). Mais vous pouvez tout de même l'acheter, et je vous y invite, pour l'auteur et l'œuvre :)


"Gourou(e)" de Murielle Renault


* : il faut effectivement, et c'est logique, régler ce point avant de faire le travail. Mais vu le contexte, je n'avais pas pensé que ça puisse poser un quelconque problème.

Trop hype


J'ai décidé, moi aussi, de rejoindre le mouvement no-pooh.

Du coup, ça fait trois semaines que je n'ai pas fait la grosse commission. Ça me tiraille un peu au bas du ventre (personne ne parle de ces symptômes sur le net), mais ça va aller. J'y crois. Fort. Yanamare de toute cette pollution fécale...







Eh, déconnez pas ! Le mouvement, c'est no-poo et il ne concerne pas l'arrêt des fèces mais celui du shampoing. Mais même en anglais, l'orthographe a son importance. Avec un h, c'est caca. Et ainsi, de façon assez acrobatique, j'arrive aussi à créer une continuité avec le jeu de mot de fin de mon précédent post. Qui m'étonne moi-même. Trop fort...



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Le 27/04/2016, 01h10

De l'autre côté


La mare aux merveilles


Comment nous comportons-nous quand on nous accorde un pouvoir que nous n'avions pas, que nous avions toujours subi, ou encore quand nous le prenons ? Bref, que se passe-t-il quand nous passons de l'autre côté ?

Son altesse sérénissime PrincessH a évoqué cette question, en souriant, dans un récent dessin pour le journal de Julie.

Personnellement, la chose m'est arrivée une fois. J'ai commencé une thèse. J'étais déjà ingénieur (ça vous pose un homme), j'avais fini mon service militaire (ça vous le date) et la recherche me faisait de l'œil. Vous me connaissez, je n'ai jamais su résister à ce genre d'avances.

Pendant les quelques mois qu'a duré ce début de thèse, qui n'a jamais dépassé ce stade, j'ai été amené à surveiller un partiel -un devoir sur table, un truc comme ça. J'ai été momentanément investi d'un nouveau pouvoir, celui des profs qui avaient accompagné ma scolarité. J'avais leur autorité pendant deux heures. J'en ai donc usé pour bien faire -car j'essaie toujours de faire bien- ce que je pensais qu'on attendait de moi : empêcher les étudiants de tricher. Un surveillant ne peut servir qu'à ça le temps d'une épreuve écrite. Je les ai donc regardé, tous, et j'ai marché entre les rangées de tables.

C'est fou ce qu'on voit quand on est de l'autre côté. Les élèves sont naïfs de se croire invisibles en tentant d'être discrets. C'est qu'ils n'ont jamais fait l'expérience de l'autre point de vue, depuis le bureau du prof. Pour peu qu'on regarde, parce qu'on n'est pas occupé à écrire au tableau, on y voit vraiment tout.

J'ai donc parfaitement vu cette demoiselle et l'état de détresse qui était le sien devant le sujet de l'épreuve. J'ai vu ses tentatives pour chercher de l'aide, celles de ses voisins pour lui en fournir. Et comme surveillant cherchant à bien surveiller, j'ai regardé souvent, ostensiblement, dans sa direction. J'ai marché dans les allées bordant sa table, interrompant ainsi les tentatives de secours.

En passant, il est intéressant de s'arrêter sur ce pouvoir qui n'existe que parce que ceux sur lesquels il s'exerce croient en lui. Car enfin, qu'est-ce que j'aurais fait si ils avaient, sans se soucier de ma présence, échangé des réponses ? Je n'avais reçu aucune consigne à ce sujet. Est-ce que j'aurais menacé, noté leurs noms pour les communiquer à ceux qui m'avaient promu à ce rôle de garde chiourme dont je tentais de m'acquitter au mieux ? Peut-être. Je n'en sais rien.

Ce jour-là, elle aurait voulu tricher, je le savais, et elle savait que je le savais. Quand elle a compris que je ne relâcherais pas ma surveillance, elle a rendu sa copie en avance et est sortie. Je crois me souvenir qu'elle était presque en pleurs.

Cette victoire, c'en était une car c'était un succès franc et net de la surveillance sur la triche, m'a tout de même laissé un sentiment mitigé. Si c'était sûrement ce qu'on attendait de moi, ce que j'avais fait était-il bien pour autant ? En école d'ingénieurs, nous avions eu un étudiant thésard qui surveillait certains de nos devoirs sur table et n'était pas trop regardant sur notre comportement pendant l'épreuve. Il était sympa, nous l'aimions bien. Au moment de décider comment agir, je ne disposais donc pas d'un modèle de comportement unique. Mais j'ai choisi celui majoritairement rencontré. Par ailleurs, mes parents ayant cherché à m'inculquer une certaine probité, il était important pour moi, dans une telle épreuve, que tous concourent avec les mêmes règles et que tous les respectent. Pourtant, et même s'ils ne sont que l'exception confirmant la règle, il a dû m'arriver en quelques rares cas de jeter un œil de côté ou dans un livre pendant une épreuve. Au moment de décider comment agir, je savais donc qu'on peut ne pas toujours être au top et qu'une telle pratique, accidentelle, ne remet pas en cause tout un cursus.

Pourtant, je n'ai pas détourné le regard, bienveillant, compréhensif. J'ai fait ce que je pensais qu'on attendait de moi, sans état d'âme. Quand j'y repense aujourd'hui, j'espère fort ne jamais avoir à vivre une guerre. Je ne suis pas sûr que j'aimerai ce que j'y ferai.



Winter is coming


Variante, version Disney


Jouer à "ni oui, ni l'ourson"...



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